retour de l'oiseau-chacal
Sarah Wells a mis dans ce livre tout son amour pour les oiseaux, fait d'inquiétude et d'intuition, d'insoumission et d'irraison. C'est là aussi que bat à plein la fibre fantastique, la foisonnante imagination de la femme félinienne* qui dans les ciels et les couleurs du peintre déchira son œuvre à elle. Lointaine cousine de Virginia Woolf* plus encore que de Wells ou de Welles, et même de Wales, ce n'est pas pour rien qu'elle s'est identifiée à ce nom d'outre-manche ou d'outre-atlantique, ce nom nordique. Avec lui les bernaches, les cormorans, les déferlements du ciel et des profondeurs. Elle, sous son rire aux éclats de forêt enchantée, qui est-elle – romancière, sorcière – à tricoter des chandails pour oiseaux naufragés et à filer les mots secrets pour des amours insoupçonnées...
Vous le saurez en lisant l'oiseau-chacal (histoires courtes, si le mot voulait bien dire short stories), aujourd'hui réédité aux éditions Gaspard Nocturne.
* elle fut l'épouse du regretté peintre Jacques de Féline
* un des personnages du livre porte d'ailleurs le nom de Virginia, l'insolite mariée