– Coucou tout le monde ! L'assemblée se tourne
– Coucou tout le monde !
L'assemblée se tourne comme un seul homme vers Anna. On cligne des yeux. Contour dentelé, diaphane. Comment fait-elle pour paraître aussi rayonnante avec tous les problèmes qu'elle a ? Une vierge dans un tableau de Boticelli et pourtant des nœuds dans le ventre.
Mathilde avec effusion :
– Bonjour ma chérie.
Mickaël, dans sa difficulté à établir le contact avec cette sœur toute proche :
– Saluyaudepoêle ! avec une rudesse virile, comme s'il se fût agi d'un camarade de régiment.
On s'effleure à peine la joue, en tournant bien la tête pour éviter tout risque de collision au niveau de la bouche, tout ça sans respirer, en fermant les yeux et en serrant les dents.
Avec José, c'est autre chose. Lui, c'est l'âme sœur ou plutôt l'âme frère. Anna fait un tour de table, puis serre passionnément ce frère aimé. Chaque fois que l'on se regarde, c'est le même souvenir dans le secret des pupilles. (Mille p.68)
Ce qui suit est d'une délicatesse effrontée, d'un amour insensé pour ces adolescents qui hantent les nouvelles d'Édith Volpelière... Ses lecteurs qui seront proches de Valence le 20 novembre ont bien noté le rendez-vous ?