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éditions Gaspard Nocturne
26 février 2009

poètes accourez, c'est le printemps !

PJ59_LOGO_20PDP_HDC'est à la médiathèque de Valence que nous vous donnons rendez-vous, pour notre part, le samedi 14 mars. Laissez-vous séduire par le beau titre animé qui annonce le programme. Une demi-lettre biffée et le rire est invité. Cela nous change de ce qu'on entend toujours gravement : la littérature ne sert à rien, le plus souvent de la bouche même des auteurs. Ils pourraient ajouter surtout en temps de crise ! Pourtant, on se met à parler de poésie, peut-être parce que c'est le printemps !
Pour ma part, je ne fais pas de différence entre l'une et l'autre. Ce que je suis, ce que je pense, je le dois en très grande partie à l'écrit. Et ce pourrait être à l'oral, ça n'en serait pas moins littérature, ou poésie. Tout ce que l'on est, ce qui régit nos rapports humains a sa source dans nos pensées : cette compilation, cette macération, cette digestion des pensées qui nous ont précédés, qui se sont inscrites dans les mémoires et qui ont essaimé comme la fleur de pissenlit si bien soufflée par la bouche humaine du dictionnaire. Les mots et les phrases germent et mûrissent en atteignant le sol fertile de notre cerveau, qui est fait de ce substrat littéraire qu'est le langage. Je vous envoie donc pour finir avec optimisme une poignée de graines venues de Le Clézio lors de son discours du Nobel :
L'écrivain, le poète, le romancier, sont des créateurs . Cela ne veut pas dire qu'ils inventent le langage, cela veut dire qu'ils l'utilisent pour créer de la beauté, de la pensée, de l'image. C'est pourquoi l'on ne saurait se passer d'eux. Le langage est l'invention la plus extraordinaire de l'humanité, celle qui précède tout, partage tout. Sans le langage, pas de sciences, pas de technique, pas de lois, pas d'art, pas d'amour. Mais cette invention, sans l'apport des locuteurs, devient virtuelle. Elle peut s'anémier, se réduire, disparaître. Les écrivains, dans une certaine mesure, en sont les gardiens. Quand ils écrivent leurs romans, leurs poèmes, leur théâtre, ils font vivre le langage. Ils n'utilisent pas les mots, mais au contraire ils sont au service du langage. Ils le célèbrent, l'aiguisent, le transforment, parce que le langage est vivant par eux, à travers eux et accompagne les transformations sociales ou économiques de leur époque.

Voir : le programme du Printemps des Poètes à la médiathèque de Valence

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Commentaires
G
Oui, Céleste, je crois qu'il y a toujours chez lui cette évocation de l'enfant avide d'un monde à découvrir, que c'est une constante constitutive de ses livres. Comme Proust, en plus inquiet. Toujours la source dans l'enfance. Comme chez nous tous qui écrivons, sans doute. Pour ma part, je me souviens que tout petit je voyais mon père lire le journal... et mon désir du texte n'a pas cessé depuis.
C
Superbe discours de Le Clézio.<br /> <br /> Je me souviens, il y a ...très longtemps, d'un numéro,spécial de libération, du temps où je le lisais, du temps où...bref, c'était un numéro dédié aux écrivains et le journal avait posé à tous la même question: "pourquoi écrivez-vous?"<br /> <br /> Je ne me souviens malheureusement pas des termes exacts de la réponse de le Clézio, mais du sens, oui, il racontait que quand il était enfant, à Nice, le soir, dans son lit, il entendait les discussions des gens dans la rue, que la rumeur de ces voix le fascinait et lui avait donné le désir d'écrire pour rejoindre un monde auquel il n'avait pas accès.<br /> <br /> je crois :-)
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