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éditions Gaspard Nocturne
31 octobre 2007

Ardoises

Makis Yalenios exposera ses ardoises (et autres "surfaces de mémoire profonde") chez Gaspard Nocturne du 17 novembre au 20 janvier prochains. Vernissage samedi 17 novembre à partir de 18 heures.

On ne s'invente pas.
Makis Yalenios vit à Lyon dans un immeuble ancien. Il a reconstitué sur le sol de son appartement un carrelage de grés anciens sauvés in extremis – et avec des doigts d'archéologue – d'un naufrage fatal sous une coulée de dalle. Il a récupéré aussi les portes de la cour avec leurs vieilles vitres pour en faire une verrière au coeur de la maison. Il aime les surfaces, mais les surfaces profondes. De la Grèce où il est né et a grandi et appris le monde, il est parti. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être pour emporter avec lui, comme un voleur, un trésor profond et inestimable... l'emporter mais le laisser là-bas, pour pouvoir indéfiniment le mettre à jour... ne jamais finir d'en payer la dette... puisqu'aimer, c'est donner ce qu'on n'a pas.
On retrouvera dans ces "ardoises" offertes – quel cadeau, ma foi ! – ces doigts d'archéologue, caressant de lointains secrets.

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Commentaires
M
Belle rencontre.<br /> Non seulement avec une oeuvre attachante:ardoises,ou plus récalcitrante:radoigraphies.<br /> Mais aussi belle rencontre chaleureuse et pleine d'humanité avec l'artiste qui sait communiquer sa passion.
C
Exhibition secrète<br /> <br /> Bon, je suis pas en retard, je passe Saint Barnard et j’arrive chez Gaspard.<br /> Zut fermé<br /> …glacée eû !…<br /> Mais qui m’accueille derrière la vitre ?<br /> Que c’est beau ! Que c’est magnifique !<br /> Ce décor nouveau et familier me comble d’aise, m’appartient : mes ardoises…<br /> mon vieux répertoire…mes liens… mes vieux rubans rouges…<br /> Quand René nous ouvre, je découvre et reconnais chaque chose, c’est là, c’est partout, c’est accroché. C’est posé, ça pend, c’est affiché sans ambages… je comprends pourquoi je n’arrive pas à jeter mes vieilles radios…<br /> Ah oui, je comprends aussi pour les peaux d’orange séchées sur le feu !…<br /> Et aussi mes gants de femme élégante !…même mes radios, dis ! et ces petits bouts de cuivre qui peuvent toujours servir… C’est beau, c’est beau, c’est tout !<br /> … ce mimosa caché, là, de l’hiver dernier… mes perles, mes colliers…<br /> et ce beau bout de tissu moiré de rien du tout et que j’aime…<br /> Alors, on a le droit ? Allègrement ?<br /> Faut-il de l’audace ? faut-il de la chance ? ou alors du courage ? ou de la confiance ? pour admettre et reconnaître et révéler leur valeur aux choses ? (13.11.07)<br /> <br /> Jour de grève<br /> <br /> Je suis fatiguée. Fatiguée suis je. Suis fatiguée je. Suis je fatiguée.<br /> Je suis un rajoutis au grand palimpseste<br /> Je suis parmi. Il ne manque rien puisque tout est là. Tout est bien. Tout est ordre. Tout est. Tout est un palimpseste. Je suis un palimpseste.<br /> Etre avec, dit-il<br /> Etre devenue, cherche-t-elle<br /> Etre ou ne pas être… dans l’après-midi sans fin…<br /> <br /> Je suis dans un contexte. Un contexte qui me porte, qui me dit, qui m’échange. Tout est contexte.<br /> Je suis un contexte<br /> Contexte et palimpseste, même combat !<br /> Nous sommes tous des palimpsestes !<br /> Nous sommes tous des palimpsestes !<br /> Nous sommes tous des palimpsestes ! (20.11.07)
R
Ce sont des ardoises, comme des ardoises d'écolier, mais ce sont aussi leurs cartables, qu'ils portent sur le dos.<br /> Leurs ardoises reçoivent leurs efforts, leurs réussites et leurs erreurs, leur peine et leur lente progression. Leur aveuglement noir, leur gris ennui, leurs repentirs, leurs victoires, leur fierté et leur honte.<br /> Leur ardoise compagnon d'enfance et juge qui se cache dans le manteau noir.<br /> Visage du maître, tableau noir reproduit à la taille enfantine, l'ardoise est leur tablette de loi.<br /> Leur fardeau, leur apanage, leur tatouage, leur étendard,ce cartable qui est tout leur bagage de science ou d'art, comme celui que le peintre de la renaissance portait sur son dos pour son voyage d'Italie, comme celui que Bashô le sage poète portait à travers les saisons - pierre à écrire et papier de riz - pour servir de cage au chant des haïkus, comme le vieux peintre Wang Fo portait sur son dos dans des rouleaux de soie les paysages sous la lune, les amandiers en fleurs, les sources de la montagne.<br /> Tant de siècles après, tant de siècles avant, sur nos ardoises comme à travers nos os radiographiés - tristes palimpsestes, somptueux déchets - disparaissent et s'écrivent les acharnements de l'humanité à poursuivre le génie des coquillages, des sédiments ou des constellations.<br /> Ce qui importe c'est qu'il fût là, qu'il soit là - un jour, un soir, un matin - ce déversement sur une grève d'un tas de choses passées par nos mains.<br /> à Makis. R.T.
éditions Gaspard Nocturne
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